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Catégorie : Équipe

Groupe Lafortune : voici nos 50 ans d’histoire!

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Groupe Lafortune : voici nos 50 ans d’histoire!

À la mémoire de Ghislaine (Lapointe) Lafortune (1931-2018)…
Voici l’histoire d’une entreprise dont le succès repose sur ses valeurs familiales, la rigueur de son travail et sa capacité à s’adapter aux changements.

 

Prologue

Assis devant sa Remington grise, dont le bruit des touches retentit jusque dans la cuisine, Henri Adrien Lafortune recopie des procédures de Cour depuis les petites heures du matin. Le litige : deux compagnies de margarine vont en appel au sujet de la couleur de leur emballage. Pour la preuve, les pièces physiques sont nécessaires, car les photocopieurs n’existent pas encore… Et on a besoin de 16 copies! Henri envoie donc sa correctrice d’épreuves acheter 16 pots de margarine de chaque marque… Nous sommes au début des années 1960…

 

La naissance d’Henri A. Lafortune inc.

Henri Adrien Lafortune était « typist » à la Cour d’appel, responsable de préparer les dossiers pour les procès à venir. Puis, la Cour changea ses règlements : il était désormais de la responsabilité des parties de préparer leurs dossiers. Henri y vit une opportunité et s’établit à son compte. C’est dans sa maison rue Sherbrooke, à Montréal, qu’il a commencé à offrir ses services de dactylo à des firmes d’avocats.

Mais c’est véritablement en 1971 que la société Henri A. Lafortune inc. vit le jour. Cette année-là, Henri et son épouse Ghislaine établirent leurs activités dans leur maison de Saint-Lambert, rue Riverside. Or, tragique tournure du destin, Henri mourut quelques mois seulement après l’incorporation de son entreprise.

« La mort d’Henri a été si soudaine, si inattendue, que j’ai vécu un véritable choc. Tout à coup, tous les projets que nous avions envisagés en tant qu’époux, mais aussi en tant que partenaires de travail, s’effondraient sous mes yeux. »

– Ghislaine Lafortune, lors d’une rencontre en 2015

Henri & Ghislaine Lafortune

Ce malheureux coup du destin a fait de Ghislaine l’une des premières femmes entrepreneures du Québec. Il lui aura fallu beaucoup de courage pour faire face aux nombreux clients sceptiques de voir une femme aux commandes… Son savoir-faire et sa détermination les ont confondus! 😉

 

Les années 1970 : quand tout se faisait à la main

Dans les années 1970, chez Lafortune, tout se faisait à la main. On retapait les procédures et les dépositions au complet sur des matrices numérotées et pourvues d’un en-tête. Puis, on retapait les exposés et on les corrigeait. Les pièces quant à elles étaient d’abord photocopiées sur des matrices, que l’on glissait ensuite précautionneusement dans la machine à écrire afin d’y ajouter un en-tête…

En 1975, Ghislaine embaucha une première employée comme « typist » : Murielle Mickel. Cette dernière, qui a pris sa retraite en 2015 après 42 ans de services pour la compagnie, était une mine d’or de souvenirs :

« Il ne fallait pas se tromper quand on retapait les dossiers, sinon, il fallait sortir le ruban ou insérer des lignes supplémentaires… entre les lignes! Nous recevions parfois des pièces physiques, comme des couteaux, avec les dossiers de Cour. Nous devions les manipuler avec soin et en faire une description juste afin de constituer le dossier d’appel. »

– Murielle Mickel, parajuriste

 

Ainsi, la machine à écrire, munie de ruban carbone pour dupliquer les copies, le massicot pour trancher les volumes et les reliures constituaient les principaux outils de travail de l’entreprise. Sans oublier la grosse, l’énorme presse Browning… Un véritable travail d’artisan.

Cependant, le murmure technologique ambiant allait bientôt devenir une clameur et changer beaucoup de choses…

 

Les années 1980 : de la vieille Remington au premier IBM

Le premier tournant technologique, c’est Chantal, la fille de Ghislaine, et Jacques Lapointe, son amoureux, qui le vécurent. S’étant rencontrés au cégep au début des années 1970, Chantal et Jacques s’impliquèrent très tôt dans l’entreprise. Chantal avait déjà commencé à faire de la correction d’épreuves avec Ghislaine au début des années 1970.

Au début des années 1980, après plusieurs années de travail intense au sein de l’entreprise, Chantal et Jacques manifestèrent le désir de prendre le relais à la tête de celle-ci. En 1984, ils en devinrent propriétaires et établirent leurs activités à Brossard, dans leur maison familiale. C’est là qu’est né leur premier enfant, Pierre-Olivier, qu’ils berçaient au son des machines à écrire, au rythme de la presse et au milieu des piles de dossiers…

Chantal & Jacques Lapointe, devenus propriétaires d’Henri A. Lafortune inc. en 1984

En 1984, Denise Merzbacher, « Madame Denise », comme l’appelaient plusieurs de nos clients, fut embauchée. Denise a été sans contredit LA référence pour tous les habitués de Lafortune tout au long de ses 35 ans de carrière chez Lafortune. Celle qui a pris une retraite plus que méritée en 2019 nous raconte :

« Je travaillais avec un ordinateur dans l’entreprise où j’étais avant d’arriver chez Lafortune, alors lorsque j’ai constaté qu’ici, tout se faisait encore à la main, j’ai eu tôt fait de dire à mes patrons qu’ils perdaient un temps fou à tout retaper à la machine. En fait, je crois que c’est un peu moi qui les ai convaincus de doter la compagnie d’ordinateurs! »

– Denise Merzbacher, chargée de projet en procédures d’appel

 

C’est ainsi qu’au milieu des années 1980, le premier ordinateur fut introduit dans l’entreprise. « Ce fut d’abord un Olivetti, qui a été vite remplacé par un IBM », nous dit Jacques. « L’ordinateur modifia considérablement notre rythme de production. » Évidemment, l’informatisation de la compagnie changea beaucoup de choses et eut un impact majeur sur le travail. En effet, l’ordinateur facilitait grandement la correction d’épreuves. L’exposé, les procédures et les dépositions étaient toujours retapés, mais ô combien de fois plus efficacement dans Word Perfect, puisque les erreurs pouvaient maintenant être corrigées directement à l’écran, sans que les Murielle, Denise, Chantal, Jacques et compagnie soient tenus de tout retaper du début!

Mais comme tout est toujours à parfaire, si la saisie de texte était sans contredit plus rapide depuis l’arrivée de l’ordinateur, l’enregistrement des dossiers sur disquettes nécessitait, quant à lui, beaucoup de temps et d’attention, comme nous le raconte Murielle : « On pouvait enregistrer seulement 20 pages sur une disquette. Il fallait donc bien calculer nos flûtes pour ne pas dépasser la limite de stockage en plein milieu d’un enregistrement! »

Les années passèrent et la maison de Brossard fourmillait de plus en plus. Les dossiers sortaient maintenant à une cadence beaucoup plus rapide et, dorénavant, la presse ne dérougissait plus. Claude Mickel, qui a commencé à travailler comme imprimeur pour Lafortune dans le sous-sol de la maison familiale il y a plus de 30 ans, a été à même de constater l’augmentation considérable de la production et la quantité de plus en plus grande de volumes qui passaient sous presse et qu’il devait ensuite relier ou encore sur lesquels il devait poser des onglets.

Claude Mickel, notre chef imprimeur, travaille avec nous depuis 1991.

 

Les années 1990 et 2000 : du coupage-collage à la numérisation

Le deuxième tournant technologique, c’est Pierre-Olivier Lapointe, fils de Chantal et Jacques, qui l’a pris, ou plutôt qui l’a initié, à l’aube des années 2000. À cette époque, l’entreprise, dont les affaires roulaient bon train, avait maintenant pignon sur rue Auteuil, à Brossard. Malgré qu’il ait littéralement grandi dans l’entreprise, Pierre-Olivier n’avait pas encore considéré s’y investir complètement. Toutefois, comme tout jeune de sa génération, il était à l’affût des dernières technologies et pressentait que l’entreprise familiale allait devoir s’y adapter afin de suivre le rythme.

Voyant que son fils était bien au fait des nouveautés technologiques, Jacques confia bientôt à Pierre-Olivier un mandat de six mois en recherche et développement. L’objectif : intégrer les nouvelles technologies aux façons de faire de l’entreprise.

« Après les six mois de recherche, Pierre-Olivier m’a convaincu d’acheter un premier scanneur pour numériser les documents et les nettoyer. Il avait même trouvé une méthode pour placer les en-têtes automatiquement sur les documents numérisés. Ç’a été une révolution : tout était tellement plus rapide! »

– Jacques Lapointe, copropriétaire de l’entreprise de 1984 à 2006

Pierre-Olivier Lapointe a été l’instigateur du virage numérique de l’entreprise

 

La numérisation des dossiers de même que l’enregistrement sur cédéroms et sur clés USB annonçaient des projets importants et d’envergure pour l’entreprise, dont la croissance n’avait de cesse. Ainsi, en 2003, alors qu’Henri A. Lafortune inc. déménageait dans de plus grands locaux sur la rue Limoges à Longueuil, Pierre-Olivier conseilla la Cour suprême pour l’élaboration des règles de dépôt des documents en version électronique et, en 2006, il fit de même avec la Cour d’appel.

La passion de Pierre-Olivier pour l’entreprise familiale et le succès de ses initiatives en matière de technologies de l’information et des communications le poussèrent à vouloir s’investir davantage dans la compagnie, tant et si bien qu’en 2006, il en devint le président et propriétaire. L’arrivée de Pierre-Olivier à la présidence de la compagnie annonça d’autres avancées sur le plan technologique et, encore aujourd’hui, l’entreprise continue à s’adapter aux changements rapides et continuels dans le domaine informatique.

 

Les années 2010 : la naissance du Groupe Lafortune

En 2011, Pierre-Olivier recrute Stéphanie Bujold, son amie de longue date, qui devient directrice générale adjointe de la compagnie. L’arrivée de Stéphanie chez Lafortune marque la restructuration de l’entreprise. En effet, cette spécialiste des communications entreprend dès son entrée en fonction de travailler sur l’image de l’entreprise ainsi que sur un plan de développement, en plus de créer un département des ressources humaines. Les initiatives de Stéphanie mènent, en 2015, à son association avec Pierre-Olivier à titre d’actionnaire ainsi qu’à la création du Groupe Lafortune.

« Avoir une entreprise en croissance, c’est un défi de gestion! Le premier mandat que Pierre-Olivier m’a confié était celui de l’aider à se retirer des opérations pour avoir le temps de gérer son entreprise. Nous avons fait cette transition en douceur, ce qui a ensuite donné l’espace mental et le temps de faire des projets de développement. Ainsi sont nées Lafortune Technologies et Lafortune Formation. »

– Stéphanie Bujold, vice-présidente du Groupe Lafortune

Stéphanie Bujold, co-propriétaire de l’entreprise

 

Ainsi, Henri A. Lafortune cède sa place au Groupe Lafortune et à ses trois nouvelles bannières : Lafortune Légal, le pilier fondateur de l’entreprise déposant plus de 2000 dossiers d’appel par an, Lafortune Formation qui contribue à la formation continue des parajuristes québécois et Lafortune Technologies qui accompagne les institutions et les entreprises juridiques dans leur virage numérique.

 

Épilogue

Ainsi va l’histoire d’Henri A. Lafortune, maintenant Groupe Lafortune. Hormis l’évolution technologique de l’entreprise, la rigueur constante de son travail et sa grande capacité d’adaptation aux changements, ce qui caractérise d’abord et avant tout cette entreprise, c’est son histoire familiale, de même que la loyauté et la fidélité de ses employés. D’ailleurs, lorsqu’on demande à Pierre-Olivier ce dont il est le plus fier, lui qui tous les matins se fait un devoir de dire bonjour à chacun de ses employés et de prendre de leurs nouvelles, il nous répond :

« Ce dont je suis le plus fier, c’est que l’entreprise soit demeurée, tout au long de son histoire, une entreprise humaine et familiale, qui a à cœur le bien-être de tous ses employés. Ils sont sans contredit la raison de notre succès. »

– Pierre-Olivier Lapointe, président du Groupe Lafortune

 

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